« Le Bel indifférent » suivi de « L’école des Veuves »
" Attendre. Attendre. Attendre toujours. Il y a de quoi devenir folle.
Et ce sont les folles qui tuent..."
" Oh ! tu peux te taire, tu peux lire ton
journal, tu peux te réfugier derrière ton journal. Je m’en fous. Je ne serais pas ta dupe. "
Un faux monologue réaliste et passionnel écrit pour Édith Piaf et une courte comédie à l’humour noir décalé et décapant écrite pour Arletty.
Textes :
Jean Cocteau (1940 / 1936)
Mise en scène :
Klaudia Lanka
Distribution :
Fran V.
la Chanteuse - la Veuve
Julien Belon
Émile - le Garde
Geneviève Majecki
la Belle Sœur
Klaudia Lanka
la Nourrice
Production :
AlambiCréations
Émile est un « Bel indifférent » : sa maîtresse l’aime passionnément ; mais ce soir, il tarde à rentrer. Elle l’attend désespérément, elle angoisse, elle panique… Et puis finalement, le voilà enfin ! Il va avoir droit à une belle scène de ménage... à moins que cela… ne l’indiffère ?!
Une jolie veuve a décidé de rester fidèle à son mari et de se laisser mourir avec lui, enfermée dans son tombeau. Ses résolutions sont prises, elle veut servir d’exemple, rien ni personne ne la fera changer d’avis, pas même sa fidèle nourrice… L’amour, pour elle, c’est fini ! Du moins, jusqu’à ce qu’elle s’aperçoive que le séduisant garde du cimetière ne reste pas insensible à son charme…
L’association de ces deux pièces offre l’avantage de mettre en évidence deux aspects totalement différents de l’écriture de Cocteau. D’une part, avec « Le Bel indifférent », un faux monologue réaliste, passionnel et fougueux que l’auteur avait rédigé pour l’offrir à Édith Piaf, qui l’a d’ailleurs joué avec son compagnon du moment, Paul Meurisse. Ce fut un énorme triomphe.
D’autre part, une courte comédie à l’humour noir décalé et décapant, peut-être un peu moins connue : « L’École des Veuves ». Pour l’écrire, Cocteau s’était inspiré d’un conte de Pétrone intitulé La Matrone d’Éphèse. Le rôle principal était cette fois destiné à Arletty.
" Tu es habitué que je souffre en silence, à ce que je la boucle. Mais la mesure est comble."
L’objectif de ce spectacle est de rendre hommage à Jean Cocteau et à « la Môme » dans le cadre du 50e anniversaire de leur disparition.
« Le Bel indifférent » met ainsi en scène une chanteuse de cabaret des années 40, qui a dans la peau un mauvais garçon, un gitan macho aux longs cheveux noirs, et tatoué. Ce sont des chansons d’Édith Piaf - chacune abordant le thème des amours malheureuses - qui composent l’ambiance sonore de la pièce dans un premier temps.
Quant à « L’École des Veuves », cette mise en scène la replace dans le contexte mythologique de l’Antiquité grecque, ce qui restitue au texte sa valeur irréelle et onirique… qui fait si délicieusement penser à Orphée ! Une atmosphère fantaisiste et poétique soutenue, dans un second temps, par des créations musicales de René Aubry.