CINNA ou la Clémence d’Auguste
" Qui pardonne aisément invite à l'offenser ;
- Punissons l'assassin, proscrivons les complices. - Mais quoi ? toujours du sang, et toujours des supplices !
- Ma cruauté se lasse, et ne peut s'arrêter ;
- Je veux me faire craindre, et ne fais qu'irriter. "
" Un célèbre épisode de l’histoire de la Rome antique revu et corrigé par Corneille : un chef-d’œuvre du Classicisme ! "
Pour accéder au pouvoir, Auguste a fait assassiner Toranius, le père d’Émilie. Celle-ci ne rêve désormais que de vengeance contre l’empereur, qui la considère pourtant comme sa propre fille. Par amour pour Émilie - et aussi pour rétablir la république à Rome, Cinna organise une conspiration contre Auguste, soutenu par son ami Maxime. Mais les deux jeunes gens ressentent doutes et remords, face à un empereur faiblissant, qui leur accorde toute sa confiance et leur avoue qu’il se sent prêt à abdiquer. Cependant, Cinna exhorte Auguste à rester sur le trône afin que son complot puisse aboutir, car c’est là le prix à payer pour pouvoir épouser Émilie. Mais Maxime, qui aime aussi la jeune fille en secret, va prendre la décision de trahir son ami…
Tragi-comédie en 5 actes et en vers
Durée : 1h20 env.
Texte :
Pierre Corneille (1640)
Mise en scène :
Klaudia Lanka
Distribution :
Jennifer Brigant
Émilie
Samuel Beydon
Maxime
Julien Belon
Octave-César Auguste
Fran V.
Livie / Fulvie
Michel Milkovitch
Évandre / Euphorbe
Peter Myller (remplacé ensuite par Olivier Schmidt) :
Cinna
Production :
AlambiCréations
" Plus le péril est grand, plus doux en est le fruit. "
" La gloire et le plaisir, la honte et les tourments,
- Tout doit être commun entre de vrais amants."
Dans sa mise en scène, Klaudia Lanka a réduit le texte originel en prenant soin de conserver le style cornélien et l'atmosphère de la pièce. La prosodie des alexandrins est respectée, mais s’avère magnifiée par le jeu moderne des comédiens. La mise en scène replace l'intrigue dans son contexte historique, tout en lui confèrant en même temps une dimension à la fois universelle et atemporelle, grâce à un décor composé de voiles translucides et à une scénographie qui crée une ambiance de musée, dans lequel se déroulent des tableaux vivants. Une mise en scène esthétique, simple et épurée, car le texte se suffit à lui-même ; il pose en effet la question de la grâce et du pardon, seuls moyens, selon Corneille, de mettre fin à la spirale de la violence : une réflexion qui trouve des échos évidents dans les sujets d'actualité !